Album 07 : 1905-12 Tunisie
Après des études de médecine commencée à Toulouse, Joseph débute en 1903 son internat à l’hôpital français de Tunis. Celui-ci se termine en 1905 et, à Toulouse, Joseph défend sa thèse de médecine "Contribution à l'étude des affections gastro-intestinales climatiques en Tunisie". Joseph est diplômé docteur en médecine le 31 juillet 1905, il a 26 ans. Il s’installe comme médecin à Mateur petite ville du nord tunisien jusqu’à l’été 1912 ou, avec le décès de sa mère, Joseph rentre sur Narbonne.
C'est un ensemble de quatre-vingt tirages papier au format 5 x 6 cm et une dizaine au format 20 x 28 cm qui nous est parvenu et dont sont extraites les photos suivantes.
Le protectorat français en Tunisie 1881-1956
Illustration par des photographies prises par Joseph Pigassou entre 1905 et 1911, d'un extrait du livre de Daniel Rivet "le Maghreb à l'épreuve de la colonisation" aux éditions Hachette en 2002 :
"... En Tunisie, idéologie romanisante et triomphalisme chrétien
Les français n'attendent pas d'occuper la Tunisie pour être obnubilés par le souvenir de Rome en Afrique...
Photo prise aux fêtes du théâtre romain de Carthage le 27 mai 1906
... Les hommes du protectorat fonctionnent sur leur lancée. Ils invoquent la romanité non seulement comme un exemple, mais comme un modèle d'efficacité et de légitimité...
Photo prise entre 1905 et 1911 d'un chargement de phosphates à Sfax
... Si bien qu'on affirme être comme chez soi en cette veille terre latine, qu'on feint d'y retrouver de lointains cousins ...
Cette survalorisation de l'Afrique latine débouche naturellement sur l'exaltation de l'Afrique chrétienne. Le catholicisme s'exhibe avantageusement, presque triomphalement, dans les années 1920... »
Photo prise entre 1905 et 1911 à la sortie de la messe de la cathédrale de Tunis
5 francs 1946 sous le protectorat :
En complément cet extrait de « Le Mouvement social » - bulletin trimestriel de l'Institut français d'histoire sociale d’octobre-décembre 1977 :
Extrait de l’article de Madeleine REBERIOUX à propos de la thèse de Pierre SOUMILLE. « Européens de Tunisie et questions religieuses (1892-1901) ». Paris, Ed. du CNRS, 1975.
Cette thèse … apporte de très sérieuses informations sur l'opinion des milieux non musulmans de la Régence au lendemain de l'établissement du protectorat. Certes, il s'agit d'une petite minorité : 70 000 personnes au plus vers 1892, sur une population de plus d'un million. Et d'une minorité complexe : les Italiens sont les plus nombreux ; viennent ensuite, en progrès constant, les Français, puis les Anglo-Maltais. Mais ces individus détiennent une part de plus en plus large de la richesse foncière, essentiellement urbaine ; ils représentent les forces par lesquelles le monde moderne pénètre en Tunisie ; surtout, sous le couvert de la Régence, les Français commandent…
… Minorité dans une minorité, les Français de la Régence ne participent pas à l'élaboration de la politique nationale et ne disposent, en Tunisie même, que de pouvoirs dérisoires. Ni régime concordataire, ni lois laïques, ni tradition cléricale, dans ce pays qui n'est certes pas la « terre latine » à laquelle rêve Louis Bertrand, et où l'Eglise de Carthage a eu tout loisir d'oublier saint Cyprien et saint Augustin. On est à Tunis presque aussi loin de Paris qu'à Hanoï. Aussi les Eglises — toutes les Eglises — apparaissent-elles sans peine comme les alliées de la puissance coloniale qui les protège et dont elles assurent l'autorité. La société religieuse coloniale reste d'ailleurs frileusement repliée sur elle-même…
… L'Arabe doit rester musulman, de même qu'il ne paraît guère souhaitable de lui apprendre le français. Comme toute union sacrée, celle des Européens de Tunisie, entre 1893 et 1901, est porteuse de force mais révélatrice de peur. Le comportement de la Résidence à l'égard de l'Eglise catholique, de loin la plus puissante, est en tout cas révélateur d'une situation coloniale devant laquelle cèdent les querelles idéologiques de la métropole.
Christian de Chergé
Quel rapport me demanderiez-vous, entre Christian de Chergé et Joseph Pigassou ? Aucun. L'article "Le protectorat français en Tunisie 1881-1956" donne une certaine vision du positionnement des catholiques dans les colonies. La lecture du livre de Christine Ray "Christian de Chergé - Une biographie spirituelle du prieur de Tibhirine" aux éditions Albin Michel en 2010 et Bayard éditions en 1998, peut cependant, apporter un éclairage sur l'évolution des relations entre moines cisterciens et certains responsables religieux catholiques, et les musulmans du Maghreb.
La conquête de l'Algérie s'effectue sous Louis-Philippe en 1830. Dès 1843, un monastère est fondé dans la plaine d'Alger par les cisterciens d'Aiguebelle. Les moines participent alors, à l'œuvre de "civilisation" par "l'épée, la charrue et la croix".
Avec Christian de Chergé (1937-1996), c'est une approche très différente qui est proposée. Il s'agit de privilégier les convergences entre chrétiens et musulmans, de rechercher ce que l'autre a de meilleur au-delà des apparences, de s'ouvrir au lien concret à Dieu, des musulmans, de ne pas craindre d'être influencé par la tradition religieuse de l'autre. L'évangile, dit-il, engage à une présence fraternelle des chrétiens parmi les musulmans.
Aquarelle - Sous les palmiers - au bord de l'eau
photo non recadrée et non retouchée faite par J Pigassou
sur plaque au gélatino-bromure et tirée sur papier
Aquarelle - Sous les palmiers - au bord de l'eau
aquarelle format ? signée J Pigassou et datée (19)05 : JP a 27 ans
Gabès
barrage romain à Chenini
numérisation du tirage papier original
Djara
numérisation du tirage papier original
numérisation de la partie droite de la carte stéréoscopique
(tirage papier original)
Mateur
Mateur
numérisation de plaques au gélatino-bromure
numérisation de la partie droite de la carte stéréoscopique
(tirage papier original)
rue de la Mosquée
numérisation du tirage papier original
visite à Si abd el Kader
numérisation du tirage papier original
Extrait de "Le Maghreb à l'épreuve de la colonisation" de Daniel Rivet : "il s'habille en blanc avec la plus grande simplicité, a les pieds nus dans des babouches et ne se distingue des autres Arabes que parce qu'il met son capuchon de laine sur sa tête"
numérisation du tirage papier original
La batteuse est une Ransomes Sims & Jeffries (grand fabriquant anglais de machines pour l'agriculture).
Tunis - fort de Chikly
fort de Chikly
Chikly, Chikli ou Chekly (شكلي) est un îlot situé dans la partie nord du lac de Tunis et connu pour abriter le Fort Santiago de Chikly, ancienne citadelle romaine reconstruite par le gouverneur espagnol de La Goulette, Luys Perès de Varga, entre 1546 et 1550. Restauré en 1660 par le dey de Tunis Hadj Mustapha Laz et transformé en lazaret sous le règne de Hammouda Pacha, le fort est complètement abandonné en 1830 et se dégrade dès lors fortement. Au début du XXe siècle, l'île de Chikly est utilisée comme lieu de quarantaine pour les navires revenant d'Extrême-Orient par le canal de Suez.
numérisation du tirage papier original
Tunisie - Sous les palmiers - deux enfants
photo non recadrée et non retouchée faite par J Pigassou
sur plaque au gélatino-bromure et tirée sur papier
Tunisie - Sous les palmiers - le chemin en plein soleil
photo non recadrée et non retouchée faite par J Pigassou
sur plaque au gélatino-bromure et tirée sur papier
Tunisie - Tout de blanc ...
numérisation du tirage papier original
Extrait de "Le Maghreb à l'épreuve de la colonisation" de Daniel Rivet : "il s'habille en blanc avec la plus grande simplicité, a les pieds nus dans des babouches et ne se distingue des autres Arabes que parce qu'il met son capuchon de laine sur sa tête"